Sport extrême : ces gens qui se jettent dans le métro à la dernière seconde

Attendre le bruit de fermeture des portes du métro, dévaler les marches à l’aveuglette, éviter les obstacles et se jeter entre les deux portes juste à temps : telles sont les règles principales de l’extrem subway. Peu de gens connaissent l’existence de ce sport, et pourtant, les Français brillent dans la discipline, avec dix-huit titres de champions du monde.

Il ne faut pas confondre l’extrem subway avec le poussage de métro, cette discipline japonaise qui consiste à écraser tout le monde, de dos si possible, pour rentrer dans un wagon plein.

« Si je peux décalquer un mec au passage, je le fais »

Chaque jour à Paris, ce sont plus de 500 subextremistes qui s’échauffent dans les stations de métro. Habillés en jean trop court et en pull à col roulé, comme l’exige la discipline, ces sportifs hors-norme sont capables de performances incroyables pour entrer au centième de seconde près dans un wagon. « Je commence généralement ma perf’ en extérieur, à 50 mètres de la bouche d’entrée de la station, comme dans les championnats du monde » nous explique Julien Mirnou, triple médaillé d’or olympique. « Dès que je ressens les vibrations du métro sous mes pieds, je trace. Si je peux percuter un mec qui me voit pas venir sur le passage, je le défonce, ça fait partie du sport et ça rapporte des points ». Sur 50 wagons, Julien n’en rate qu’un en moyenne. « Oui, je me suis déjà pincé les doigts très fort car je n’ai pas fait attention à la fermeture des portes. Ce sont les risques du métier », confie l’athlète qui n’hésite pas à plonger la tête la première dans le RER B.

« Pas pour la gloire »

Mais pourquoi faire de l’extrem subway ? Par passion, répondent ces fous d’adrénaline qui ont tous commencé en amateur, le lundi à 06h45 juste pour le plaisir de ne pas attendre le prochain wagon qui arrive dans 2 minutes. Le sport paye mal, et il souffre d’un relatif mépris en France. « Quand vous rentrez dans le wagon, vous venez de faire un exploit. Mais les gens s’en foutent. Ils vous dévisagent à peine. C’est blessant », avoue Julien Mirnou. Le grand champion prendra sa retraite l’année prochaine. Comme d’autres avant lui, il se mettra au saut de tourniquet de métro. « Là, on gagne beaucoup, beaucoup d’argent…bon je vous laisse, j’ai un métro dans 2 secondes ». Un grand professionnel.

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