Belgique : 417 morts par noyade aux championnats de pétanque sur lac gelé

Ce devait être une grande fête, un évènement fédérateur qui allait guérir les blessures de l’orgueil national belge. Le premier championnat du monde de pétanque sur lac gelé avait été organisé dans le plus grand secret avec le soutien du gouvernement. Il a viré au drame dès les premières minutes, lorsque Félix Vrillon a plombé sa 2e boule pile au centre du lac et fait céder la glace. Toute la tribune royale a été engloutie, ainsi que les 17 équipes présentes sur le terrain.

La boule de la mort

L’incident est d’ores et déjà décrit comme le plus meurtrier dans l’histoire de la pétanque depuis la partie tragique qui s’était déroulée dans la salle des machines du Titanic. « Aujourd’hui, la Belgique est orpheline. Nous sommes tous des boules de pétanque qui roulons autour du cochonnet du désespoir sur le terrain de la tristesse » a déclaré le Premier ministre Elio di Rupo dans une allocution pleine de poésie. Mais comment un tel drame a-t-il pu se produire, alors que toutes les conditions étaient réunies pour faire de ce tournoi de pétanque sur lac gelé la fierté de la Belgique ?

Le drame du Heysel dans tous les esprits

Tous les joueurs de pétanque sur glace belges sont décédés. « Notre pays doit faire une croix sur ce sport, mais il nous reste toujours le lancer de javelot en appartement » a déclaré Elio di Rupo

« Nous connaissions les risques » assure Martina Doliprane, en charge de la sécurité du championnat. D’imposants camions de pompiers avaient été disposés partout sur la fine couche de glace qui s’étendait sur le lac, et des trous avaient été forés à intervalles réguliers pour assurer leur alimentation en eau. Plus de 200 policiers lourdement vêtus encadraient les matchs, et les tribunes avaient été renforcées de chapes de plomb pour éviter qu’elles ne s’effondrent, « la glace étant particulièrement instable » selon Mme Doliprane. Un dispositif impressionnant qui n’aura pas empêché le tragique incident. « Mathématiquement, les chances d’incident étaient proches de 0. Et pourtant, nous avons 417 victimes sur les bras. Même si ce n’est pas notre faute, nous devons essayer de comprendre. C’est un devoir que nous avons envers les familles des victimes, et envers la Belgique » a conclu l’organisatrice. Une cérémonie d’enterrement rassemblera ces mêmes familles sur un autre lac gelé, à la surface duquel seront incinérées les victimes.

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